Les cancers de la cavité buccale représentent la localisation la plus fréquente des cancers des voies aéro-digestives supérieures avec une incidence mondiale de 250 000 cas par an. Ces cancers sont à 90 % des carcinomes épidermoïdes qui se développent le plus souvent de novo. Mais parfois, ce cancer peut résulter de lésions à risque de transformation maligne.
Les leucoplasies sont les lésions buccales potentiellement malignes les plus communes.
Leur définition, proposée en 2007, a été confirmée très récemment, en 2020 : « Le terme de leucoplasie doit être utilisé pour définir une lésion à prédominance blanche présentant un risque discutable de transformation maligne après exclusion de toutes les affections ne présentant pas de risque de cancérisation » [1].
Le centre collaborateur de l’OMS pour les cancers de la cavité buccale dont émane cette définition a proposé les critères à considérer pour un diagnostic clinique de leucoplasie :
- plage, plaque blanche qui ne peut être retirée au grattage ;
- lésions circonscrites à bords bien délimités pour les leucoplasies homogènes ;
- les leucoplasies non homogènes présentent typiquement des bords plus diffus, mal délimités et pouvant être associés à des aspects nodulaires +/- érythémateux ;
- absence de signes évidents d’irritation chronique ;
- lésion persistante et non réversible par élimination d’une cause apparente de traumatisme.
Mais les leucoplasies sont encore assez mal caractérisées, notamment sur leur taux de transformation maligne. Les indications de biopsie, la fréquence du suivi clinique nécessaire ne font pas l’objet de consensus.
Cette étude tente de répondre à ces différentes questions.
Elle a été réalisée en Californie grâce aux données de dossiers médicaux enregistrés par un système de soins informatisé qui regroupe environ 30 % des patients assurés. Il s’agit d’une étude…